Pour les géants du tabac, l’arrivée (et le succès phénoménal) des cigarettes électroniques a été une vraie catastrophe, car ils ont rapidement perdu des clients. Ces mêmes clients qui se détournaient déjà d’eux à cause de la hausse constante des paquets de cigarettes. Leur dernière riposte pour rivaliser avec l’ecig a été de mettre sur le marché un produit qui, visuellement, s’apparente à une cigarette électronique, mais qui propose du tabac chauffé.
Tabac chauffé dans une e-cigarette : de quoi parle-t-on ?
Si certaines cigarettes électroniques peuvent être assez larges, pour une bonne prise en main, ce n’est pas le cas de l’IQOS, le nom donné au dispositif pour le tabac chauffé qui ne se décline pas en différents modèles. Tout est fait au niveau du format pour rappeler plus particulièrement la cigarette traditionnelle, la gestuelle du fumeur contribuant, pour beaucoup au plaisir pour de nombreuses personnes. L’utilisateur a en fait un stylet qu’il doit remplir avec des petites recharges de tabac miniatures (des HEETS). Muni d’un bouton d’allumage, l’IQOS chauffe le tabac à 350°, soit la moitié moins que lors d’une combustion classique. Les avantages sont certains par rapport à une cigarette classique puisqu’il n’y a pas ici de combustion et donc pas de cendres. En outre, l’IQOS ne dégage pas d’odeur. Mais le prix des recharges n’est vraiment pas donné (plus de 7 euros pour 20 recharges seulement) et si les grands du secteur du tabac la présente comme une alternative à la cigarette électronique, il n’en est rien si l’on a décidé d’arrêter de fumer, puisqu’on parle bien ici de tabac, avec un taux immuable de nicotine et autres substances nocives pour la santé à moyen terme.
En outre, comme il s’agit d’un produit fini qui ne supporte aucune modification, on ne peut pas diminuer progressivement son niveau de nicotine en mettant un e-liquide plus adapté ni encore changer les pièces dysfonctionnantes par des nouvelles : il faut tout racheter, ce qui fait augmenter la note finale. Le gros risque, en se mettant au tabac chauffé est de continuer dans son addiction. Le fait de les appeler des cigarettes électroniques est, on peut le craindre, une façon de tromper l’utilisateur. Seul le procédé change, mais pas forcément pour le meilleur, comme nous allons le voir ci-dessous.
Peut-on arrêter de fumer avec la cigarette électronique ?
Bien entendu, il est de bonne guerre que les mastodontes du tabac tentent d’attirer à nouveau les clients. Après des décennies de monopole absolu, il est difficile de voir arriver une concurrence aussi efficace. Mais il faut se méfier sans doute des chiffres avancés qui affirment que la température utilisée pour chauffer le tabac étant moins importante que lors de la combustion classique, les risques pour la santé sont eux aussi diminués. Pour rappel, il était dit exactement la même chose des cigarettes dites « light » et cela a été démenti. Entre le monoxyde de carbone, le goudron et toutes les autres substances qui chauffent avec ce système de pyrolyse, le doute est plus que permis.
Bien entendu, on peut, si l’on veut être honnête, reprocher certains effets indésirables, avec la cigarette électronique, comme le fait d’avoir la bouche sèche ou de tousser dans les premiers jours. Mais cela est à relativiser avec les atouts qu’elle présente ; dont le plus important ; celui de choisir comme on le souhaite son niveau de nicotine, pour le diminuer en douceur, sans craindre tous les effets du sevrage tabagique. A terme, il est possible d’arrêter de fumer et de vapoter, ce que plus d’un million de personnes en France pourraient confirmer.